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Les 20 ans de Vladimir Poutine à la tête de la Russie en 20 chiffres

Vladimir Poutine pourrait rester au pouvoir jusqu'en 2036, si sa réforme constitutionnelle est approuvée par référendum. Vladimir Poutine pourrait rester au pouvoir jusqu'en 2036, si sa réforme constitutionnelle est approuvée par référendum. [Alexey DRUZHININ / SPUTNIK / AFP]

Le tsar Poutine. Il y a vingt ans, le 26 mars 2000, Vladimir Poutine était élu pour la première fois à la tête de la Russie. Un «règne» présidentiel toujours en cours, seulement entrecoupé par un mandat de Premier ministre entre 2008 et 2012. L'occasion de revenir sur ces vingt années de pouvoir en vingt chiffres.

4 présidentielles remportées

Vladimir Poutine a remporté en vingt ans quatre élections présidentielles. La première, c'était en 2000, alors que cet ancien officier du KGB était déjà président par intérim depuis le 31 décembre 1999, à la suite de la démission surprise de Boris Eltsine. Réélu en 2004, il a laissé sa place en 2008 à Dmitri Medvedev, lui aussi membre du parti Russie unie, la Constitution russe empêchant un même homme d'effectuer plus de deux mandats consécutifs. Vladimir Poutine a repris la main en 2012, avant d'être réélu en 2018.

66,1% des voix en moyenne

Lors de ses quatre élections présidentielles victorieuses, à chaque fois remportées au premier tour, Vladimir Poutine a obtenu en moyenne 66,1% des voix : 52,9% en 2000, 71,2% en 2004, 63,6% en 2012 et 76,7% en 2018 (en 2008, Dmitri Medvedev avait recueilli 70,3% des suffrages). Des scrutins marqués à chaque fois par des accusations de fraudes électorales, des bourrages d'urnes ayant même été filmés lors de la présidentielle de 2018.

4 présidents français côtoyés

En vingt ans, Vladimir Poutine a côtoyé quatre présidents français : Jacques Chirac (entre 2000 et 2007), Nicolas Sarkozy (entre 2007 et 2012), François Hollande (entre 2012 et 2017) et Emmanuel Macron (depuis 2017). C'est de Jacques Chirac qu'il s'est vu remettre en 2006 les insignes de Grand-Croix de la Légion d'honneur. Après la mort de l'ancien dirigeant français en septembre 2019, Vladimir Poutine a été le seul chef d'Etat d'une grande puissance à se déplacer pour assister à son enterrement

2036, PEUT-ÊTRE LA DATE DE FIN DE SON «RÈGNE»

Alors que la Constitution actuelle ne lui permet pas de rester au pouvoir après 2024, Vladimir Poutine a entrepris une vaste réforme constitutionnelle, qui pourrait lui permettre de faire deux nouveaux mandats après 2024, et donc potentiellement de rester au pouvoir jusqu'en 2036. Il aura alors 83 ans. Validé par la Cour constitutionnelle, le texte doit encore être approuvé par référendum. Il devait avoir lieu le 22 avril prochain, mais a été reporté à une date ultérieure en raison de la crise du coronavirus

4 guerres

Sous les mandats successifs de Vladimir Poutine, la Russie a pris part (ou participe toujours) à quatre guerres. Il y a eu tout d'abord la deuxième guerre de Tchétchénie, lancée par le Premier ministre Poutine fin 1999 contre des indépendantistes islamistes, et qui a duré dix ans. Puis la deuxième guerre d'Ossétie du Sud en août 2008, qui a abouti à la reconnaissance par Moscou de deux territoires séparatistes géorgiens. La guerre du Donbass est de son côté toujours en cours : elle oppose depuis 2014 l'Ukraine aux séparatistes pro-russes de l'Est du pays, soutenus par Moscou. Enfin, sur le terrain international, la Russie participe depuis 2015 à la guerre en Syrie, en apportant son soutien militaire au régime de Bachar al-Assad. 

2 grandes périodes de manifestations

En vingt ans, à seulement deux reprises, la figure de Vladimir Poutine a été massivement contestée par la rue. D'abord entre 2011 et 2012, des dizaines de milliers de manifestants s'insurgeant contre son retour au pouvoir. Puis en 2019, les protestataires réclamant cette fois des élections libres après le rejet de dizaines de candidatures indépendantes pour un scrutin local. A chaque fois, ces mouvements ont été durement réprimés par la police, celle-ci procédant à des centaines d'arrestations. 

du G8 au G7

C'est sous Vladimir Poutine que la Russie a été exclue du G8, devenu G7, le sommet annuel des dirigeants des plus grandes puissances mondiales. Officiellement intégrée au groupe en 1998, Moscou en est chassée en 2014, à la suite de l'annexion de la Crimée, jugée illégale par les pays occidentaux. L'an dernier, Emmanuel Macron a ouvert la porte à une réintégration «à terme» de la Russie à la table du G8, après que Donald Trump en a fait la demande en 2018. 

1,3% DE CROISSANCE

Lorsque Vladimir Poutine a été élu pour la première fois à la tête de la Russie, le pays affichait une croissance insolente de 6,5% en 1999, puis de 10% l'année suivante. Un bon rythme qui s'est poursuivi plusieurs années, la croissance atteignant plus de 8% en 2006 et 2007, avant la crise économique de 2008, qui a plombé l'économie russe (-7,8% en 2009), comme la majorité des grandes puissances mondiales. Après avoir bien rebondi jusqu'en 2012, la croissance du pays est atone depuis 2013. L'an dernier, elle ne s'est élevée qu'à 1,3% (contre 2,9% pour la moyenne mondiale). De quoi faire tomber la Russie à la 11e place mondiale en matière de PIB, alors qu'elle était au 8e rang en 2013.

2e PRODUCTEUR MONDIAL DE PÉTROLE

Premier producteur mondial de pétrole il y a encore quelques années, la Russie est depuis tombée de son piédestal, doublée par les Etats-Unis (notamment grâce au pétrole de schiste), mais toujours devant l'Arabie saoudite. Egalement deuxième producteur mondial de gaz naturel en 2018, Moscou voit sa croissance dépendre très fortement des hydrocarbures et des variations de leurs prix. 

4,6% DE CHÔMAGE

En vingt ans, Vladimir Poutine est parvenu à diviser par deux le taux de chômage en Russie. Alors qu'il était au-dessus de la barre des 10% en 2000, il est tombé en 2019 à 4,6% de la population active selon le président russe. Un chiffre similaire à l'estimation de l'Organisation internationale du travail (OIT), retenue par la Banque mondiale pour faire ses statistiques. En France, le taux de chômage était de 8,1% au quatrième trimestre 2019 selon l'Insee. 

69% DE POPULARITÉ

Même si les sondages doivent être pris avec précaution dans un pays gouverné d'une main de fer par Vladimir Poutine, on remarque que la cote de popularité du président russe reste très élevée comparée aux autres dirigeants des grandes puissances : 69% des Russes approuvent son action selon le centre indépendant Levada. Un taux qui n'est jamais tombé sous la barre des 60% en vingt ans. En comparaison, la cote d'Emmanuel Macron est à 44%, celle de Donald Trump entre 44 et 46%. 

1 MILLION DE MILITAIRES

Les forces armées russes comptent un peu plus d'un million de militaires actifs, ce qui en fait la cinquième armée du monde en termes d'effectifs (derrière la Chine, l'Inde, les Etats-Unis et la Corée du Nord). Un chiffre plus élevé qu'en 2000 (mais très loin des 5 millions de soldats de l'armée soviétique juste avant la chute de l'URSS), alors que partout ailleurs la tendance est à la baisse. En y ajoutant ses quelque 2 millions de réservistes, la Russie passe même devant les Etats-Unis et la Chine en termes d'effectifs mobilisables en cas de conflit. 

3 CÉLÈBRES MORTS SUSPECTES D'OPPOSANTS

Depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine il y a vingt ans, la liste des morts suspectes d'opposants russes est longue. Mais trois ont particulièrement marqué les esprits : d'abord le meurtre par balles de la journaliste d'investigation Anna Politkovskaïa en 2006, suivi deux mois plus tard du décès de l'ex-espion russe collaborant avec les services secrets britanniques Alexandre Litvinenko, empoisonné au polonium. En 2015, c'était au tour Boris Nemtsov, opposant et ancien vice-Premier ministre sous Boris Eltsine, d'être tué par balles. 

137e pays le plus corrompu au monde

En vingt ans, on ne peut pas dire que Vladimir Poutine ait fait progresser son pays en matière de lutte contre la corruption. De 82e pays (sur 99) au classement de l'indice de la perception de la corruption de l'ONG Transparency International en 1999, la Russie est passée au 137e rang (sur 180) en 2019. 

8E DAN DE JUDO

Judoka émérite, Vladimir Poutine s'est vu décerner en 2012 son huitième dan par la fédération internationale de judo, dont le dirigeant russe est président honoraire. Soit l'un des grades les plus élevés de ce sport, qui en compte douze, dont dix sont véritablement atteignables (seul Jigoro Kano, l’inventeur du judo, a atteint le douzième dan). En comparaison, le champion français Teddy Riner est sixième dan, et l'ancien judoka tricolore David Douillet huitième dan.

-43% D'ALCOOL CONSOMMÉ

Une baisse à mettre sur le compte de la politique de Vladimir Poutine. Entre 2003 et 2016, la consommation d'alcool en Russie, pourtant réputée pour être un pays de gros buveurs, a diminué de 43% selon un rapport de l'OMS publié en octobre dernier. Les restrictions de vente mises en place par le président russe, tout comme la hausse des prix ou l'interdiction de la publicité, n'y sont pas étrangers, explique l'agence onusienne. Malgré tout, la Russie reste l'un des pays du monde où l'on boit encore le plus (11,7 litres d'alcool pur par an et par personne). 

1,58 ENFANT PAR FEMME

Grâce à des politiques natalistes, Vladimir Poutine a réussi à faire repartir à la hausse le taux de fécondité russe, tombé à 1,20 en 2000. Il a atteint 1,78 enfant par femme en 2015, avant de rechuter légèrement par la suite. Il s'élevait en 2018 à 1,58 enfant par femme. Un taux qui reste sous le seuil du renouvellement des générations (environ deux enfants par femme). C'est pourquoi le président russe a annoncé en janvier dernier de nouvelles mesures natalistes, destinées à porter le taux de fécondité à 1,70 en 2024. 

2 GRANDS ÉVÉNEMENTS SPORTIFS ACCUEILLIS 

Vladimir Poutine s'est servi du sport, élément incontournable du «soft power», pour asseoir sa légitimité internationale. Ainsi, en vingt ans, son pays a accueilli les deux plus grands événements sportifs de la planète : les Jeux olympiques (d'hiver) en 2014 à Sotchi, et la Coupe du monde de football en 2018. Mais le scandale de dopage qui éclabousse le sport russe depuis 2015 fait tache pour le président, l'Etat ayant été complice de ces manœuvres selon un rapport remis à l'Agence mondiale antidopage (AMA) en 2016. 

5 CHIENS REÇUS EN CADEAUX

Passionné de chiens, Vladimir Poutine s'est vu offert pas moins de cinq chiens en vingt ans de pouvoir. Le premier était un labrador noir, Koni, reçu en 2002 de l'actuel ministre de la Défense Sergueï Choïgou. Puis il y a eu le berger bulgare Buffy, offert par le Premier ministre bulgare Boïko Borissov en 2010, et en 2012 la chienne Yume, de race Akita, cadeau du gouverneur de la préfecture japonaise d'Akita. En 2017, le président du Turkménistan Gurbanguly Berdimuhamedow a offert un jeune berger d'Asie centrale, baptisé Fidèle, à Vladimir Poutine pour ses 65 ans. Ce dernier a enfin reçu un chiot de berger yougoslave de la part du président serbe Aleksandar Vucic l'an dernier. 

170.000 caméras de surveillance à moscou

Au nom du maintien de l'ordre public, Vladimir Poutine a fait installer à Moscou depuis une décennie pas moins de 170.000 caméras de surveillance

Quelque 100.000 d'entre elles sont reliées à une intelligence artificielle capable d'identifier les personnes filmées, et les 70.000 restantes doivent suivre sous peu.

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